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L'histoire du Fouta-Toro

 

La région du Fouta-Toro borde le fleuve "Sénégal" et se situe au Sud de la Mauritanie et au Nord du Sénégal.

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Le Fouta-Toro, sous l'empire du Ghana, regroupait la majeure partie de la population du Sénégal. A cette période et avant leurs migrations, de nombreuses ethnies vivaient uniquement dans cette région, ce qui explique qu'on y trouve encore aujourd'hui ces ethnies.

​Le Fouta fut d'abord dirigé par différentes dynasties mandingues qui se sont succédées, telles que malinké, sarakhollé et sérère.

Les sérères et les Tekrouri (plus tard appelés "toucouleurs") sont les plus anciens habitants du Fouta-Toro, puis viennent les peuls et les mandingues.

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Jusqu'au début de l'époque de l'empire du Ghana, régna pendant plusieurs siècles la dynastie des Dia-Ogo, dynastie de forgerons originaire de l'est, qui gouvernait aussi le Royaume de Namandirou, plus au sud. Les Dia-Ogo étaient d'origine sérère, soninké et peul.

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Vint ensuite la dynastie des mannas qui régna durant trois siècles, jusqu'au début de l'empire du Mali. Les mannnas étaient originaires du Royaume de Diarra (dépendant du Mali) et d'origine soninké. Cette dynastie était musulmane, contrairement aux plus anciennes qui étaient de religion traditionnelle. Selon la tradition, ce fut le roi manna, War Diabi, sous l'influence des Almoravides, qui imposa pour la première fois l'islam dans cet État.

 

Puis au XIVème et XVème siècle régna la dynastie des Tondyon, d'origine sérère. De religion traditionnelle, ils se convertirent à l'islam vers la fin de leur règne.

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La dynastie suivante était divisée en trois groupes, tous d'origine peul et de religion traditionnelle : les lam-termés les lam-taga et les lam-toro. Ils avaient divisé la région en plusieurs petits États, tous dirigés par l'un des groupes. Pendant leur règne, l'empire du Djolof sous le pouvoir de Tyukuli Ndiklam, avait réussi à conquérir la plupart des provinces du Fouta et à y installer des farbas, des gouverneurs wolofs qui payaient des impôts au Bourba Djolof.

 

Puis au milieu du XVIe siècle, Koli Tenguella entra dans l'histoire du Fouta, en renversant les différentes dynasties. Il créa et installa la dynastie des Deniankobé ou Denianke, d'origine peul et mandingue et de classe sociale noble, qui était très attachée à la spiritualité traditionnelle. Koli Teŋella réussit à reprendre les terres prises par l'empire du Djolof et à défaire le lien de vassalité qu'exerçait le royaume de Diara sur le Fouta. C'est sous son règne que le royaume prit le nom de Fouta-Toro.

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En 1776, les Toucouleurs, en très grande partie islamisés depuis l'empire du Ghana, renversèrent la dynastie des Deniankobé en faisant la guerre sainte. Les Toucouleurs étaient dirigés par le toroodo Souleymane Baal qui fut vite remplacé par le marabout toroodo Abdoul Kader Kane, qui lança des djihads dans divers royaume au Sénégal, mais qui fut vaincu et retenu prisonnier par le damel du Cayor Amary Ngoné Ndella Fall qui vendit ses milliers de soldats aux negriers de Gorée. Les Toroodos étaient très intolérants vis-à-vis de ceux qui pratiquaient la religion traditionnelle. L'islam fut alors déclarée religion d'État du Fouta.

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Les Toroodos, d'origines ethniques diverses, abolirent l'exportation d'esclaves mais pas l'esclavage local. Ils souhaitaient une société égalitaire et islamisée. Durant le règne des Torooros, le roi du Fouta-Toro portait le titre d'almamy. Il devait être un savant musulman, un grand marabout. Après la réussite de Souleymane Baal, les almamys étaient sans cesse renversés, les toroodo étaient connus pour leurs éternels désaccords, ils étaient divisés en plusieurs clans rivaux et ont répandu l'anarchie au Fouta.

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El Hadji Omar Foutihou Tall, né au Fouta, d'une famille d’érudit et enseignant du Coran et des traditions islamiques, termina ses études à l'âge de 22 ans. Il entrepris alors un voyage à la Mecque, lieu saint de l'Islam. Durant son voyage, il séjourna dans plusieurs pays du Moyen Orient et du Maghreb. Il fut témoin de la prise du canal de Suez par les Britanniques. Il comprit les enjeux des aspirations coloniales de l'occident sur les territoires de l'empire Ottoman. C'est ainsi que de retour en Afrique noir, au moment de la pénétration coloniale, il décida de s'opposer à toute forme de domination politique et culturelle de son peuple. Il voulu unifier les peuples du Soudan et du Fouta sous la même culture Islamique pour s'opposer à ce qu'il jugeait être une menace pour l’existence et l’identité de son peuple. Il entrepris alors une guerre pour islamiser tous les peuples du soudan afin de contrecarrer l'expansion coloniale européenne.
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Organisation sociale et territoriale

Le Fouta-Toro était divisé en neuf provinces dominées par diverses tribus: le Dimar, le Toro, le Law, le Boseya, le Halaybe, le Yirlabé, le Hebiyabe, le Nguenar, le Damga. Tous payaient leur tribut au roi ou au divers chefs locaux qui reversaient à la famille SALL.

Les ethnies majoritaires étaient les Peuls et les Toucouleurs pour lesquelles le Fouta est le grand foyer historique. Mais on y trouvait aussi des wolofs, des sérères, des soninkés, des malinkés, des bambaras, diverses tribus maures et les haratins.

Socialement le Fouta était extrêmement hiérarchisé et ce fut un lieu de grands brassages ethniques.

Les habitants du Fouta étaient et sont connus, même encore aujourd'hui, pour leur patriotisme.

En plus des guerres entre dynasties, le Fouta-Toro était souvent razzié par les Maures.

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Économie

Le royaume avait une agriculture florissante. On y cultivait le mil, le riz, divers fruits et légumes.​

L'élevage et la pêche étaient aussi très pratiqués par les Peuls et les Toucouleurs.​

Le commerce de la gomme arabique, de l'indigo et des tissus du coton était pratiqué aussi.

"C'est la pluie qui tombe petit à petit qui rempli le fleuve."​

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(proverbe sénégalais)

FOUTA, AGISSONS ENSEMBLE

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